« Un milieu environnemental invite donc à respirer, à se mouvoir, il peut être rempli d’illumination de manière à permettre la vision, il invite à détecter les vibrations et la diffusion d’émanations chimiques diverses, il est homogène, et il comporte un axe de référence absolu selon le haut et le bas. Toutes ces offrandes de la nature, ces possibilités ou opportunités, ces invites [affordances], comme je les appellerai, sont invariantes ; elles ont une remarquable constance durant toute l’évolution de la vie animale. »
James J. Gibson, Approche écologique de la perception visuelle, traduit par Olivier Putois, Bellevaux : Éditions Dehors, 2014 [1979], p. 66-67
« La notion de milieu est une notion essentiellement relative. C’est pour autant qu’on considère séparément le corps sur lequel s’exerce l’action transmise par le moyen du milieu, qu’on oublie du milieu qu’il est un entre-deux centres pour n’en retenir que sa fonction de transmission centripète, et l’on peut dire sa situation environnante. Ainsi le milieu tend à perdre sa signification relative et à prendre celle d’un absolu et d’une réalité en soi. »
Georges Canguilhem, « Le vivant et son milieu », La Connaissance de la vie, Paris : Vrin, 2006 [1965], p.167
« Wherever there is life and habitation, the interfacial separation of substance and medium is disrupted to give way to mutual permeability and binding. For it is in the nature of living beings themselves that, by way of their own processes of respiration, of breathing in and out, they bind the medium with substances in forging their own growth and movement through the world. »
Tim Ingold, Being alive: essays on movement, Londres : Routledge, 2011, p.120