« Le paysage, en effet, par sa nature terrestre (ou lunaire), se prête à la relativité du parcours et de la trajectoire de l’observateur, à son volume variable, peut-être aussi à la beauté inattendue des points de vue où on peut l’admirer. Il en va de même dans le performance studies depuis les années 1980. Les paysage sont aussi l’objet d’études, pas uniquement le land art, mais la manière d’aborder un texte, une œuvre plastique, une création sonore. »
Patrice Pavis, « Paysage », Dictionnaire de la performance et du théâtre contemporain, Paris : Armand Colin, 2014, p.171
« Ce que l’œil embrasse… d’un seul coup d’œil, le champ du regard. Le paysage est donc une apparence et une représentation : un arrangement d’objets visibles perçu par un sujet à travers ses propres filtres, ses propres humeurs, ses propres fins. »
Roger Brunet, Robert Ferras, Hervé Théry, « Paysage » in Les mots de la géographie. Dictionnaire critique, Montpellier-Paris : GIP Reclus-La Documentation française, 1992, p.373
« Le paysage est d’abord, ontologiquement si je puis dire, une étendue d’espace offerte à l’œil mais qui, dans sa matérialité, préexiste au regard susceptible de l’embrasser. […] Un paysage peut être dit naturel (au sens seulement où il ne doit rien à l’homme sinon -et c’est capital – d’être vu), aménagé, fabriqué. Dans tous les cas, la notion renvoie à un support pour la perception. C’est sa face matérielle ou sensible : dans tout paysage, il y a un site ou un pays, des « éléments constitutifs » dont on peut faire l’analyse.
Mais il renvoie, en même temps, à une réalité « subjective ». Un paysage, dans l’usage normal du mot, n’est constitué comme paysage que par le regard qui s’attache à lui. Pas de paysage sans observateur ; il faut qu’un site soit vu pour être dit paysage. Un paysage n’a aucune identité hors du mouvement d’une perception, d’une perception qui part d’un point de vue (qui ne saurait être, évidemment, celui de Dieu ou de la troisième personne). Le paysage est un lieu, mais un lieu isolé par le regard ; un site, mais un site contemplé ; un espace, mais un espace cadré ; un donné, mais un donné reconstruit par une analyse visuelle ; une découpe du monde, mais une découpe signifiante. »
Claudie Voisenant, Paysage au pluriel. Pour une approche ethnologique du paysage, Paris : Édition de la maison des sciences de l’homme, 1995, p.18