Présentation
Performascope est un lexique en ligne bilingue français-anglais visant à fournir une plateforme terminologique consacré au tournant performatif dans le domaine scientifique et la recherche-création. Il a été conçu à l’Université Grenoble Alpes (UGA) dans le cadre du Performance Lab (Cross Disciplinary Program Idex).
Conçu comme une plateforme internationale, le Performance Lab fédère une communauté pluridisciplinaire de chercheurs, artistes et artistes-chercheurs issus des arts vivants, des sciences sociales et des sciences informatiques et biomécaniques. L’ambition du projet est de renouveler la manière dont la recherche est conçue et pratiquée au sein de l’UGA en développant de nouvelles méthodologies performatives de practice based et practice led research.
Le but de cette plateforme lexicale en ligne est de faciliter, par un processus de synthèse documentaire et de partage réflexif, le dialogue entre les différentes disciplines se rencontrant au sein du Performance Lab et la mise en valeur conjointe de leurs travaux.
Genèse
Le Performascope s'est structuré en cinq étapes. Entre novembre 2019 et fin 2020, nous avons commencé à collecter des entretiens des membres du Performance lab, puis sélectionné des termes issus de ces entretiens et constitué une étude bibliographique de ces termes. En parallèle, nous avons structuré le modèle de base de données et travaillé aux aspects graphiques de l’outil. En juin 2022, nous invitons des collègues, hors du Performance Lab, à contribuer à ce lexique.
Entretiens
De novembre 2019 à décembre 2020, vingt-quatre entretiens ont été menés
au sein de la communauté du Performance Lab. Les personnes interrogées sont :
Anne-Laure Amilhat Szary, Léa Andréoléty, Julie Arménio, Jennifer Buyck,
Andrea Giomi, Marion Guyez, Rachel Gomme, Annie Hannauer, Nathalie
Henrich Bernardoni, Myriam Houssay Holzschuch, Lise Landrin, Alice
Lenay, Inge Linder-Gaillard, Marie Mianowski, Gretchen Schiller, Lionel
Reveret, Claire Revol, Rémi Ronfard, Séverine Ruset, Gabriele Sofia,
Joëlle Thollot et Julie Valero.
Ces entretiens ont permis d’avoir un panorama des profils et des activités scientifiques (objets de recherche, problématiques, approches, protocoles, méthodologies, etc.), de saisir et identifier les pratiques de recherche des membres du laboratoire. Ils ont servi de base pour la collecte de vocabulaire et le développement du lexique.
Liste des perspectives
Deux critères de pertinence ont été considérés pour sélectionner un terme : son rapport avec l’approche théorique et pratique des Performance Studies et de la Performance As Research, et son rapport aux problématiques du Performance Lab et aux domaines des arts, sciences sociales et sciences informatiques.
Notre méthode de sélection s’est aussi inspirée de l’article « Building a domain ontology from glossaries » de Loris Bozzato, Mauro Ferrari et Alberto Trombetta dont nous avons repris les étapes consistant à réaliser des ensembles (Clustering) de termes, à saturer la liste des termes présents dans des définitions (Saturation) et à donner des catégories aux termes (Class grouping). Combiné à cette méthode, le calcul du nombre d’occurrences de chaque terme dans les entretiens a servi à en prioriser certains. Il était aussi nécessaire d’alterner entre une vision globale et un regard local sur l’emploi des termes dans les entretiens.
Ils sont classés en trois catégories : « approches », « concepts » et « méthodologies ». Des renvois entre termes rendent compte de champs lexicaux et mettent en valeur leur proximité pratique.
Recherche bibliographique
La recherche bibliographique a consisté en une collecte de références faisant autorité dans le monde scientifique. Les citations ont été choisies pour leur précision, leur clarté et éventuellement par la légitimité scientifique ou artistique de leurs auteurs. Leur rôle est de confronter dans un même corpus des visions singulières et complémentaires, voire contradictoires ou controversés, cette mise en contact invitant à la construction d’une notion non plus comme un consensus mais plutôt comme une dialectique intra- ou interdisciplinaire.
Modèle de données
Les termes de Performascope sont caractérisés par quatre composantes :
Les « brèves définitions » introduisant la portée théorique et disciplinaire des termes. Elles ont été rédigées collectivement par l'équipe projet du Performascope,
Les « perspectives » rédigées par des chercheurs/artistes à partir de l’expérience de leur terrain d’étude,
Les « citations » d'auteurs proposant des éléments de définition faisant consensus et provenant de sources bibliographiques,
Les « bibliographies », références prolongeant les citations.
Nous avons choisi d’utiliser le gestionnaire de thésaurus multilingue et multi-hiérarchique, Opentheso, (développé à la Maison de l’Orient et de la Méditerranée à Lyon, publié sous licence CeCILL-C et conforme aux normes ISO 25964). Nous disposons ainsi d’une description sémantique et interopérable de nos données.
Nous avons aussi aligné notre modèle de données avec le modèle SKOS (Système Simple d’Organisation des Connaissances) :
Notre modèle |
Opentheso |
SKOS |
Terme |
Terme |
prefLabel |
Catégorie |
Groupe |
Collection |
Définition |
Note éditoriale |
editorialNote |
Citation |
Définition |
definition |
Bibliographie |
Définition |
definition |
Perspective |
Note de portée |
scopeNote |
Terme associé |
Concept associé |
related |
Design graphique et développement
Les travaux de design graphique et de développement ont été réalisés par Vincent Maillard.
Les intentions de départ du projet étaient de réaliser une cartographie sémantique et de situer des termes dans le contexte de travail des chercheurs. Le design graphique s’inspire de ces intentions et reprend des principes visuels propres à la cartographie, les variables visuelles de Jacques Bertin ayant servi ici de références. Des types de
dégradés CSS ont ainsi été associés à chacune des composantes des termes.
Pour un confort de lecture, le design graphique est limité à deux couleurs et à la police de caractères typographiques Vollkorn, dessinée par Friedrich Althausen et publiée sous la licence Open Font License.
Pour parcourir les termes, deux types de pages sont disponibles : le graphe et la liste. Le graphe permet de voir l’ensemble des termes et leurs renvois. La liste permet de filtrer, trier et rechercher dans l’ensemble des termes. Les pages détails des termes permettent la lecture des contenus par un système d’onglets représentant les composantes.
L’architecture technique repose sur la combinaison de deux outils : Opentheso pour la description sémantique et Symfony pour la génération des pages consultables. Les données sont stockées à partir d'un export du web service d’Opentheso ce qui permet un versionnage des étapes de conception du lexique.
Le code source du projet est publié sous la licence GPL-3.0.
Séminaires
Plusieurs séminaires ont nourri la construction du lexique. En juin 2019, un premier séminaire a abordé la question des différents usages des termes « Lieu », « Scène » et « Terrain ». En juin 2020, un séminaire a été l’occasion de faire le point sur les usages terminologiques propres à chaque axe du Performance Lab. En décembre 2020, la liste des termes a été présentée aux membres du Performance Lab, et le 21 juin 2022 un appel à contribution est lancé.
Appel à contributions pour les perspectives et création d’un comité scientifique
Un appel à contributions pour la rédaction des perspectives a été lancé au début de l’année 2021 auprès d’universitaires et d’artistes permettant d’obtenir 47 contributions écrites par 25 contributeurs et relues par un comité scientifique créé pour ce projet.
Équipe projet et contributions
Équipe projet
Le projet, hébergé au sein de la MaCI (Maison de la Création et de l’Innovation) sur le campus universitaire de l’UGA, est porté conjointement par Gretchen Schiller et Anne-Laure Amilhat Szary, et appuyé par Rémi Ronfard.
L’équipe a compté dans un premier temps Özgül Akinci (post-doctorante en contrat PAUSE), Amélie Bourduge (stagiaire), Pamela Hammar (stagiaire) et Carolane Sanchez (enseignante-chercheuse) qui ont réalisé des entretiens, entamé la recherche documentaire, organisé des séminaires et assuré la gestion des échanges entre les acteurs du projet.
En 2020-2021, la sélection des termes, la collecte des citations et éléments bibliographiques, la coordination des perspectives, la rédaction des définitions et la mise en forme des textes ont été assurés collectivement par Sarah Houari (chargée de recherche documentaire), Vincent Maillard (web designer), Alice Ferraglio (stagiaire Erasmus+), Martin Givors (ATER) et Felix de Montety (chargé de recherche documentaire).
Le site internet a été développé par Vincent Maillard qui en a conçu l’esthétique et les fonctionnalités et a mis en ligne les contenus textuels.
Traduction
Français – Anglais : Lauren Fabrizio (stagiaire étudiante en M1 LLCER, parcours Études anglophones, UGA), Caroline Schlenker (traductrice indépendante), Kieran Puillandre (doctorant en Études cinématographiques)
Anglais – Français : Laure Fernandez (traductrice indépendante)
Contributeurs et contributrices à l’écriture des perspectives
Liste des contributeurs
Comité scientifique
Le rôle du comité est d’apporter un regard scientifique sur les éléments composant le projet. Il est consulté pour assurer la relecture critique des contenus et suggérer des modifications ou de nouvelles orientations.
Garant de la qualité des contenus publiés dans le Performascope, ses membres sont : Anne-Laure Amilhat Szary, Anne Cayuela, Alice Folco, Martin Givors, Jen Harvie, Inge Linder Gaillard, Felix de Montety, Rémi Ronfard, Derek McCormack, Marie-Christine Lesage, VK Preston, Elizabeth Claire, Carrie Noland, Gretchen Schiller, Jean-Paul Thibaud.
Participer à Performascope
Si vous souhaitez proposer une entrée, veuillez nous contacter à l’adresse performascope-contact@univ-grenoble-alpes.fr.
Le Performascope est issu d’une réflexion épistémologique nourrie
par l’activité scientifique des membres du Performance Lab. Il a pour
but de recenser et questionner les concepts et méthodes de recherche
mobilisés au sein des travaux pluridisciplinaires menés au sein du
Performance Lab. Pour répondre à cet objectif, l’équipe initiale s’est
appuyée sur des critères de pertinences qui ont déterminé par la suite
le choix des termes du lexique. Ainsi, l’ajout d’un terme au lexique
peut se faire si :
-
Le terme est une notion qui correspond à une pratique scientifique,
une méthode de recherche, une approche théorique ou une discipline
académique. Certains termes peuvent correspondre à plusieurs
catégories. Par exemple, il est admis que le terme « Partition »
puisse être un outil de notation et un mode de création.
-
L’emploi de ce terme est en lien plus ou moins étroit avec le champ
de la performance et les problématiques intrinsèques au Performance
Lab dans les domaines des Arts, Sciences sociales et Sciences
informatiques.
-
Le terme sélectionné est mobilisé dans l’étude d’un ou plusieurs
chercheurs liés au Performance Lab.
-
Le terme sélectionné suscite un dialogue d’intérêt
pluridisciplinaire (voire international) qui est d’ordre
scientifique
Perspectives
Les perspectives sont des contributions écrites qui ont pour fonction de
nourrir et illustrer la compréhension d’un terme du lexique à partir de
l’expérience d’un chercheur, une chercheuse ou artiste, et du contexte
de son terrain d’étude. Il ne s’agit pas de produire une synthèse
scientifique ou de rédiger une notice de dictionnaire, mais plutôt de
s’exprimer subjectivement en utilisant son expérience pour proposer des
regards sur des concepts, outils, méthodologies ou disciplines, tels
qu’ils sont compris, pratiqués et expérimentés. De ce fait, le texte
pourra prendre la forme d’un retour d’expérience narratif ou analytique,
d’une écriture réflexive sur des pratiques scientifiques et artistiques,
de façon libre mais en évitant le ton et le format classiques de
l’écriture scientifique.
Le format attendu pour une « Perspective » est un texte d’environ 3000
signes espacements compris (soit 1 page environ), organisé en deux ou
trois paragraphes. Le choix du pronom (« je », « nous », « on ») est
laissé libre. Étant donné qu’une contribution écrite n’aura pas la forme
d’un article scientifique, il n’est pas possible d'inclure de références
bibliographiques dans le corps du texte ou en notes de bas de page. En
revanche, l’auteur ou autrice est encouragée à indiquer à la suite de
son texte une auto-bibliographie composée d’une ou deux références à ses
publications (travaux personnels référencés sur internet, ouvrages
papiers, etc.) dans lesquelles le terme traité est mobilisé. Il est
envisageable qu’un texte soit rédigé à plusieurs, en particulier s’il se
réfère à un projet collectif.
Le comité scientifique du lexique est chargé de prendre connaissance des
nouvelles contributions écrites et d’en assurer l’évaluation.
Définitions
L’enjeu d’une définition consiste à éclairer un terme en en donnant en
quelques mots la ou les significations et éventuellement en en indiquant
brièvement l’histoire. Longue de 3 à 8 lignes, la définition a une
fonction de désambiguation lexicale et permet de construire un chemin
entre l’usage courant du terme en question et les définitions canoniques
qui l’accompagnent au sein de différents champs d’études. En tant que
porte d’entrée d’une notion, la notice détermine l’origine du terme tout
en permettant de situer et cadrer l’usage de ce terme au sein du
lexique.La définition devra couvrir suffisamment la sémie ou la
polysémie d’un terme d’après les références et éléments de définitions
canoniques cités dans le lexique. Ainsi, dans sa formulation la notice
devra être suffisamment compréhensible et s’adresser à tous les lecteurs
sans préjuger de leur familiarité préalable avec la notion ou le champ
de recherche auquel elle renvoie.
Citations et bibliographie
La proposition d’une citation doit répondre aux formats et objectifs
fixés par la composante « Citations » : des définitions synthétiques
faisant consensus par leur précision, leur clarté et éventuellement par
la légitimité de leurs auteurs. Ces éléments de définition peuvent être
potentiellement contradictoires ou controversées. Cependant, cette mise
en contact vise à permettre la construction d’une notion non plus comme
un consensus mais plutôt comme une dialectique intra ou
interdisciplinaire.
Les repères bibliographiques permettent quant à eux une ouverture
destinée à enrichir les citations. La façon de citer une source
bibliographique doit se conformer aux règles de citation du lexique.
Indiquer des éléments d’information supplémentaires
Si vous constatez des lacunes ou imperfections dans Performascope,
n’hésitez pas à nous contacter pour suggérer des pistes améliorations ou des contenus supplémentaires.